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8 août 2024

Les alarmes téléphoniques sonnent leurs mélodies du réveil. 6h00 du matin, les corps s’étirent. J’ouvre la porte du camp de base. Immédiatement, l’air iodé me rappelle à la proximité de la mer. Le jour n’est pas tout fait levé, les lumières de la ville brillent pour quelques minutes encore. Je sors et scrute le ciel. Des nuages marbrent le ciel. Tout est calme. Il fait doux. A l'évidence, la journée sera belle.

Malo n’a pas passé une bonne nuit. Petiplata est en forme. Je suis à fond. Thés avalés, habits de lumière enfilés, sacoches réinstallées sur les vélos, un dernier check-up et nous quittons le camp de base en direction du Mont Saint-Michel. Départ fictif de Pontorson pour rejoindre notre point de départ réel, 10 kilomètres plus tard.

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A marée basse

Nous logeons le Couesnon sur une voie verte. Elle nous appartient jusqu’à apercevoir notre graal. L’heure matinale ne prévient pas de la masse touristique qui converge déjà vers ce Disneyland local. Nous faisons demi-tour au pied de l’édifice que domine l’archange de l’Apocalypse. Pause petit-déjeuner avant que de laisser définitivement le lieu aux touristes.

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Des villages abandonnés

A nouveau, les routes empruntées ne sont pas les plus fréquentées. Tant mieux, rien ne compte plus que de voyager en sécurité. Nous traversons des villages déserts au point de sembler abandonnés jusqu’à devoir franchir une portion de la “voie de la Liberté”, une quatre-voies chargée de véhicules lancés à pleine vitesse. Attendre, anticiper, trouver sa fenêtre de tir pour se lancer. Ce moment de tension nous aura apportés son lot d’adrénaline !

Retour au calme et dénivelés sont au programme des kilomètres qui nous séparent maintenant de Saint-Hilaire-du-Harcouët. A proximité de Vezins, deux “murs” successifs affichent plus de 14%. Nomdédiou, ça pique !

Malo n’est pas en forme. Nous accusons du retard sur le temps estimé, multipliant les arrêts au point que je décide, à la pause méridienne saint-hilarienne, de redessiner notre parcours en abandonnant notre trace initiale au profit d’un retour plus au “calme” sur la Véloscénie. Savoir s’adapter aux circonstances fait aussi partie du voyage : on part ensemble, on rentre ensemble.

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Ce n'est pas négociable !

Le redémarrage est un peu laborieux : retrouver la véloscénie se révèle être une petite péripétie. Enfin, nous retrouvons notre route qui multipliera les “bonjour” frénétiques aux voyageurs que nous croisons. Plus nous progressons, plus ces derniers se font rares. Le “silence” retrouvé fait du bien. Petiplata découvre cette voie verte qui me pèse tellement par son caractère monotone et parfois aveugle de tout paysage.

Arrivés à Domfront, Malo nous quitte finalement, bénéficiant des bons soins de l’assistance technique ( immense merci ) venue mettre fin à ce qui n’était plus une partie de plaisir depuis bien des kilomètres. Nous accusons 4 heures de retard sur le programme prévu. Petiplata décide que les efforts de ses heures de préparation ne devaient pas être vains : “je termine” me dit-elle d’un ton qui ne laisse aucune place au doute quant à sa détermination.

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Théorie de la relativité du degré

Pour tenter de rentrer avant la nuit, je fais le choix d’emprunter la départementale qui relie notamment Domfront à Courterne. Nous roulons fort malgré un relief qui tient plus de la montagne russe que d’une simple promenade de santé. Le jour commence à décliner quand nous décidons d’une pause Coca avant de retrouver la Véloscénie.

Les habitués du troquet qui nous accueille saluent notre prouesse “sous une telle chaleur”. Je regarde mon compteur, il affiche 23 petits degrés à presque 20h00. Nous sourions de savoir que cette chaleur nous est plus que parfaitement supportable.

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Pour de faux

Plus que 27 petits kilomètres. Je sais que la nuit nous aura rattrapés bien avant notre arrivée à destination. Nous nous laissons envelopper par l’obscurité. Dernière halte pour sortir les lampes avant de la sacoche. Je préviens Petiplata que la fatigue est une magicienne qui sait parfois transformer la végétation qui nous entoure en monstres. Rester focus pour ne pas perdre de vue son objectif fixé : finir le tour, exploser le record de distance parcourue en une journée.

Il est 22h30 quand nous arrivons à destination malgré d’interminables derniers kilomètres. Records battus pour Petiplata ( temps passé sur la selle / kilométrage parcouru ). On dit bravo, on dit respect !

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