“Salut mon ami, si tu as une douche chez toi alors je ferai le trajet aller pour venir te voir, avec mon vélo...
- Oui, on a l'eau courante à Fontvieille.”
Un peu de sérieux, que diable ! Invité par mon ami Guy_Martinez à venir passer un moment de retrouvailles frugales en ses terres arlésiennes, je décide de me rendre à ce rendez-vous à deux-roues à traction jambière.
6:00. Après une nuit pointillée, je me lève, je ne te bouscule pas donc tu ne te réveilles pas… J’ouvre le volet puis la porte-fenêtre. Le froid me saisit immédiatement. Les voitures stationnées sont habillées de givre, les fils qui relient les lampadaires habituellement noirs sont devenus blancs avec des paillettes dedans. L’appli météo affiche un caniculaire -2°.
Mon départ est prévu à 8:00. Bref, ça va cailler.
8:27, je suis sur le vélo. Je suis bien couvert, je n’ai pas froid. Je me sens en forme. Le compteur affiche toujours -2°, je sens le froid frapper mon front..
J’arrive sur Eguilles, j’ascensionne 4%, 7%, 9%, 13%. Le pétard est bien au rendez-vous. Dans les rues étroites de la commune, il fait désormais 3,3°. J’ai chaud de mon ascension et de la chaleur ambiante. La règle qui prévoit que “ce que tu montes, tu vas le descendre” s’applique alors que je quitte le village. 700 mètres plus tard, le stratosphérique 0,9° me gèle.
Les kilomètres s’égrènent agréablement. La route est belle et, en ce dimanche matin, les voitures sont rares. Nous nous saluons entre homologues alors que nos trajectoires se croisent. Je joue arrivé sur Pélissanne : la route que je devais emprunter est fermée, je me frappe un détour en faisant une boucle de 3 petits kilomètres... prévoir l’imprévisible fait partie du jeu.
J’arrive au pays des oliviers. Je longe le massif des Alpilles. Les panneaux proposent des destinations livresques… Dernière ligne droite, dernière descente, j’arrive à bon port, à deux encablures du moulin de Daudet. Il fait désormais 6°.