Une sortie matinale aérée une fois encore (on va finir par le couper ce fuckin' ventilateur ou je dois-je faire colère ?). Même si le vent ne soufflait pas comme la semaine passée au point de nous coller à la route, il était encore bien présent durant ce tour. Il est, dans la région, un acteur qui sait jouer pleinement son rôle de perturbateur qui fait le malin.
Une trace du jour qui emprunta des routes déjà parcourues : Beaurecueil et son amandier au tronc entrelacé duquel jaillissent des fleurs au blanc légèrement pourpré, sa montée à Saint-Antonin-sur-Bayon et sa pente à 12 points (fait du bien à la jambe)… et soudain, arrivé au sommet, virer à droite plutôt que d’aller tout droit pour quitter la route, faire ses premiers tours de roue sur un nouveau chemin. Se retrouver finalement seul au milieu d’un quelque part, le temps de parcourir cette merveilleuse alternative au bitume : tout l’avantage de s’être équipé d’un gravel.
J’ai poursuivi ma route, croisé quelques collègues de la communauté des deux roues. Entre adeptes, on se reconnaît, on se salue, on se respecte : les souffrances sont les mêmes pour toutes et tous. L’humilité prévaut, l’attention à l’autre est réelle. Pas comme ces joggeurs essoufflés avant d’être partis ou ces yogistes aux pieds nus qui en font des tonnes avec leurs postures acrobatiques (n’en ai rien à foot : je balance au carré pour créer la polémique… au carré… oui, comme ça, gratuitement ;) )
Au moment de rentrer, je conviens avec mon ado de passer par les écuries pour la retrouver après son cours de cheval au galop : nous rentrerons ensembles sur nos destriers d’alu et de gomme. Un peu en avance sur l’horaire prévu, j’en profite pour me faire un aller-retour sur Châteauneuf-le-Rouge et me la donner dans sa montée à 6 points.
Alors que j’allais débuter mon cheminement nouveau, je croise une bande de supervétérans costumés comme des pros, équipés de VTT électriques : les bikers fluos des collines !
“Vous êtes courageux, pas équipé pour ce qui vous attend mais courageux”. A ces mots, j’ai stoppé ma progression. J’ai regardé ce vioque, j’ai regardé son vélo, j’ai regardé le mien, il a regardé mon vélo, il a regardé le sien, nos regards de fauves se sont croisés et là, là, mais là, je lui ai répondu, sa mère je lui ai répondu : “ne vous inquiétez pas, ça va aller”. Oui, je sais, je suis violent parfois mais faut pas m’faire chier quand je me détends.